Egypte : le temple de Khonshu

Ozymandias était revenu aux sources, en Egypte, au temple d'un des dieux les plus favorables à ses actions, pensait-il. Un dieu nocturne, un dieu de lumière froide et puissante. Khonshu, divinité guerrière, dieu lunaire, n'était aujourd'hui plus révéré par les foules, et ses prêtres à la surface de cette planète avaient sans doute absolument disparu. Mais quelques anciens, des éternels pour la plupart, conservaient la foi du passé. Les dieux avaient donné à Ozymandias une vie bien remplie, de bonnes et de mauvaises choses, de longues attentes et de drôles de mésaventures, mais ils lui avaient aussi donné le talent de percer les brumes de l'avenir, de trahir le contrôle de la gravité et de commander aux figures de roches. Ils lui ont donné une longévité accrue et une sagesse à nulle autre pareille. Il s'était fait l'architecte du souvenir, et grâce à eux il vivait encore pour en témoigner.

Sur l'autel il avait sacrifié au Dieu sélénite, et le rite s'achevait en un temps de prière et de recueillement. Il conjurait le dieu d'être favorable à ses actions, et de toujours le porter à l'avant de la bataille.

Sa méditation lui permettrait aussi de faire le point sur la situation actuelle. Deadpool avait fui le pouvoir qui aurait pu être à sa portée, et avec lui la technologie de téléportation. Le vieux Frederick Slade à Londres était en attente de toute évolution de la situation, et son allégeance à Ozymandias semblait toujours aussi infaillible. Cet homme qu'il avait entraîné et préparé à prendre la tête du Clan était désormais un vieillard comme lui, mais tel Ozymandias toujours aussi alerte de ses mouvements et dans ses ambitions.
Holku, le géant de jade, était en convalescence dans le quartier de Famine, et le scribe n'aurait su dire si la situation allait tourner en sa faveur ou si le Maître allait comme il le semblait, prendre les choses en mains et lui voler encore un espoir d'éprouver les liens qui le tiennent en esclavage.